Célia, 8 mois ne s’endort qu’en poussette.
Tony et Agnès me contactent car ils passent 4 heures par jour à promener leur fille en poussette. C’est la seule solution qu’ils ont trouvée pour aider Célia à s’endormir. Ils sont inquiets pour leur fille qui pleure beaucoup en journée lorsqu’elle manque de sommeil.
Comme ils sont tous les deux indépendants et travaillent de chez eux, ils se sont organisés : Agnès s’occupe de Célia le matin pendant que Tony travaille et l’après-midi, c’est l’inverse. Ils me disent avec humour qu’ils connaissent toutes les vitrines de leur quartier à force de déambuler des heures dans les rues. Tony et Agnès m’avouent aussi que c’est difficile de travailler correctement avec leur fille qui réclame de l’attention lors de ses moments d’éveil. Ils ne savent plus quoi faire.
Célia est leur premier enfant, la grossesse et l’accouchement se sont bien passés. Il n’y a pas eu de soucis particuliers. Ils en gardent un bon souvenir. Les trois premiers mois, elle a été beaucoup portée et endormie dans les bras afin d’assurer sa sécurité affective. Puis, petit à petit, les bras n’ont plus été efficaces.
Leur demande est simple, ils souhaitent que Célia apprenne à s’endormir seule et à dormir seule dans son lit afin qu’ils puissent enfin travailler. Cette motivation me dérange car ils risquent d’être dans la culpabilité. Je reverbalise différemment afin qu’ils aient un autre regard sur la situation : « Je préfère que votre priorité soit le sommeil de Célia. Comme elle grandit quand elle dort, il est important qu’elle investisse son lit et qu’elle y acquière un sommeil de qualité. Vous serez alors dans votre devoir de parents lors de la mise en place de ma méthode car le devoir de tout parent est de faire ce qui est bon pour son enfant. En regardant les choses de cette façon, votre culpabilité devrait être beaucoup moins forte, voire disparaître lors de la mise en place des outils ».
Un autre point me semble très important dans la situation décrite. Le choix de travailler de la maison avec un enfant en bas âge est rarement la meilleure solution. C’est un choix qui semble pratique, facile et économe dans un premier temps, mais il génère rapidement des difficultés car le parent présent à la maison n’est ni vraiment disponible pour son enfant, ni vraiment disponible pour son travail, ce qui accroît son sentiment de culpabilité. Sentant son parent dans la culpabilité et/ou agacé par la situation, l’enfant risque de beaucoup pleurer. Il peut également se sentir responsable du mal-être de son parent. Il est donc fondamental de rassurer l’enfant afin de le sécuriser.
À part l’endormissement dans la poussette, je ne constate pas d’autres problématiques. Célia fait étonnement des nuits complètes alors qu’elle est transportée de la poussette à son lit vers 23 heures lorsque Tony et Agnès vont se coucher.
La soirée type
- 18 h 30 : Le bain.
- 19 h 00 : Repas solide
- 19 h 45 : Biberon au salon.
- 20 h 15 : Tony et Agnès sortent faire un tour en poussette pour endormir leur fille. Lorsqu’elle dort, ils rentrent chez eux et laissent Célia dans la poussette. Ils la coucheront plus tard dans son lit dans sa chambre.
Mes conseils
- Trouver de préférence un mode de garde extérieur à la maison.
- Garder la poussette et l’écharpe uniquement pour les sorties liées à un déplacement.
- Aider l’enfant à se sentir en sécurité dans son lit en mettant en place la méthode.
- Lorsque l’enfant dormira bien dans son lit, les sorties en poussette seront alors choisies et non plus subies.
Extrait du livre “La méthode Chrono-dodo” aux Editions Leduc.