Baptiste 3,5 mois dort sur le ventre

jamais eu de problèmes de sommeil. Zoé ne comprend pas pourquoi Baptiste lutte autant pour ne pas dormir. Elle me dit que c’est compliqué pour elle de s’occuper Baptiste qui dort peu et ses 2 autres fils de 2 ans et 3,5 ans.

L’accompagnement se fait par téléphone. Nous reprenons l’histoire de Baptiste. Par ailleurs, je pose de nombreuses questions sur la grossesse et l’accouchement. Tout s’est très bien passé, pas d’évènement particulier pendant la grossesse, ni de problème à la naissance.

Zoé m’informe que Baptiste à un RGO (reflux). Il a un traitement médical, depuis il ne semble plus souffrir. À cause de son reflux, Baptiste a souvent été porté dans les bras ou en écharpe.

Baptiste refuse la tétine et n’a pas de doudou. Il dort la journée dans une pièce à côté du salon au rez-de-chaussée et la nuit dans son lit dans sa chambre à l’étage.

Par ailleurs, j’apprends que Baptiste dort sur le ventre depuis l’âge d’un mois. Zoé me dit que c’est plus confortable pour lui, cela atténue ses coliques. Il dormait beaucoup mieux ainsi alors qu’il ne dormait absolument pas sur le dos auparavant. Depuis l’âge de deux mois, il fait de petites siestes de 15 à 30 minutes maximum et ses endormissements sont de plus en plus longs.

Par ailleurs, je demande s’ils craignent la mort subite du nourrisson. Elle me confirme être très angoissée, car tout le monde lui dit qu’il ne faut pas le faire et qu’elle est inconsciente.

Elle culpabilise parce qu’elle sait que le couchage sur le ventre est vivement déconseillé et que son fils est potentiellement en danger, mais elle préfère qu’il dorme.

Zoé me dit : « Si je couche Baptiste sur le dos, il pleure. Ce n’est pas bon pour son cerveau qu’il pleure et ce n’est pas bon pour son cerveau s’il ne dort pas. Et en même temps, si je le mets sur le ventre pour qu’il se repose correctement, je culpabilise, car je lui fais prendre des risques et je crains la Mort Subite du Nourrisson. Quoi que je fasse cela ne va pas et je culpabilise.»

Je comprends le désarroi de Zoé, j’imagine à quel point la situation est compliquée pour elle. Le papa de Baptiste semble peu perturbé par les problèmes de sommeil de son fils, car Baptiste fait des nuits complètes. J’explique à Zoé qu’il ait très probable qu’il sente son inquiétude et ses angoisses quand il dort. Il peut alors lutter contre le sommeil :

– Pour rassurer sa maman et/ou
– Croire qu’il y a un danger à dormir.

Zoé est stupéfiée par mon hypothèse, car Baptiste dort bien la nuit. Pour ma part, je pense que Baptiste récupère la nuit tout son manque de sommeil de la journée.
La situation est claire pour ma part, Baptiste doit apprendre à dormir sur le dos dans son lit pour sa sécurité. Je propose donc à Zoé d’appliquer une thérapie d’accompagnement à l’endormissement afin d’aider son fils à trouver un sommeil serein de qualité.

Avant cela, comme c’est une consultation téléphonique, j’invite Zoé et son conjoint à expliquer à Baptiste « leur angoisse de mort » lorsqu’ils le couchent sur le ventre. Ils peuvent lui dire par exemple :

« Baptiste, il semblerait que tu ne dormes plus très bien, car nous avons fait le choix de te coucher sur le ventre pour ton confort. Cependant, il y a un réel danger pour toi à dormir dans cette position. Tu as d’ailleurs très probablement ressenti notre angoisse qui pourrait expliquer que tu luttes lorsque tu as besoin de te reposer. Nous allons t’aider à acquérir un bon sommeil sur le dos. Tu as toutes les ressources pour y arriver. »

Mes conseils :
– Privilégier la sécurité avant le confort.
– Le bébé doit apprendre à dormir sur le dos.
– Le bébé a besoin de repères pour se sentir en sécurité et s’abandonner dans le sommeil. Pour cela, il est préférable qu’il s’endorme et dorme dans le même lit et au même endroit le jour et la nuit.
– Mettre en place un doudou, l’objet transitionnel. Celui-ci peut avoir l’odeur de la mère. L’enfant sera dans son lit et se sentir moins seul avec la peluche. Vers l’âge de quatre mois, il mettra sûrement son doudou sur son nez ou ses yeux pour se cacher ou l’enfant tournera la tête vers le doudou pour enfouir son visage dedans. Il pourra aussi le téter s’il ressent un besoin de succion.
– Expliquez au bébé les émotions ou stress vécus. Ici, j’invite Zoé à expliquer à Baptiste pourquoi elle a peur quand son fils dort et comment elle va l’aider à bien dormir.